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mercredi 23 décembre 2009

"une poignée de personnes", est ce insuffisant pour faire une loi ?

J'ai eu l'idée de ce billet en lisant celui de ma copine CC, qui s'intitule simplement "Une loi pour une poignée de personnes" ?
Oui, on parle de la burqa, ou plutôt de ce projet de faire une loi pour interdire la burqa. CC est plutôt contre. D'autres sont pour. Moi, je ne sais pas, mais ce n'est pas vraiment l'objet de mon billet, la burqa...

Non, c'est plutôt l'expression "est ce la peine de faire une loi pour une centaine de personnes ?" qui m'interpelle. Parce que je trouve aussi la question pas forcément opportune.
Il y a déjà des lois qui existent, parce qu'une "poignée de personnes" avait tendance à les transgresser. Doit on attendre, pour un délit, un nombre minimum de personne avant de sévir ? Doit on se dire "attends, il y a finalement peu de personnes qui roulent beurrés comme des tartines... on va peut être attendre qu'il y ait au moins 100000 personnes qui roulent avec 3 grammes dans chaque bras, et après on fera une loi d'interdiction de rouler bourré..." ? Doit on avoir une limite en nombre de personnes qui transgressent la loi ?
Pour revenir à la burqa, oui, il y a peu de personnes. Il y a trois mois, on nous annonçait le nombre de 2000 personnes. Si la France, son parlement, son opinion, juge que la burqa n'a pas à être sur le territoire français, faut il attendre un nombre minimal avant d'agir ?

A propos de la burqa, une autre réaction attendue ici et là. "C'est de la sphère privée, il ne faut pas légiférer...". Je trouve cet argument dangereux, et franchement pas pertinent... Combien de délits se commettent dans la "sphère privée" ? Femme battue, enfant maltraité, etc...
Ne confondons pas tout. Que le législateur me dise ce que je dois manger et comment je dois vivre, ça m'emmerde. Qu'il m'empêche de faire des conneries et me punisse si tel est le cas, c'est aussi ce que j'attends de lui...

En conclusion, quel est ma position sur la burqa ? Personnellement, je suis glacé quand je vois une burqa dans la rue. Il y en a vers chez moi, et je trouve ça difficilement supportable. Pour quelle raison ? Je ne serai que dire... Et je n'ai pas envie de m'auto-psychanaliser. Peut être ma tolérance atteint elle des limites rapides, peut être. Mais je n'aime pas, pas ça du tout...
Doit on pour autant légiférer et interdire ? C'est ça le problème : je n'ai plus vraiment confiance en la loi pour résoudre les problèmes, si problèmes il y a... Une loi, oui, bien sur. Mais en pratique, on l'applique comment ? On demande aux forces de l'ordre, qui ont déjà du mal à s'occuper des délits quotidiens qui emmerdent le "vivre ensemble", de conduire les femmes en burqa au poste ? Quid de leur mari ? Et après, le juge, il fera quoi ?

La loi oui, c'est bien... Mais réfléchir à leur application, ça me semble plus important... Et que ce soit pour quelques centaines de personnes, ou pour l'ensemble de nos concitoyens...

(à lire aussi : le billet de Toréador, celui de Philippe Sage, enfin celui d'Authueil : "l'impasse de la loi anti burqa"...)

lundi 30 novembre 2009

Histoire de référendum populaire...

Nicolas commence son billet du jour en disant qu'il n'arrive pas s'indigner de cette histoire suisse... J'aurais pu commencer de la même manière.
Je ne suis pas "scandalisé" comme Bernard Kouchner. On a donné à un peuple l'occasion de s'exprimer, il s'exprime, point. Mais je ne saute pas de joie non plus. A vrai dire, ce débat me laisse indifférent.

Jean-Michel Aphatie demande ce qui sortirait des urnes en France si un tel sondage devait se faire. Et moi, que voterais je ? Je pense qu'en fait je voterai comme la majorité des suisses. Si la question est posée telle quelle. Non, je ne serai pas fou de joie qu'un minaret soit construit dans mon village. Pas défavorable à des lieux de cultes décents pour tous, mais pas favorable à des minarets appelant à la prière...
Mais la question ne se pose pas, donc il n'est pas forcément utile de développer le sujet.

Par contre, ce qui m'intéresse plus est cette histoire de référendum populaire. La gauche a appelé, il y a peu, à un référendum populaire contre la privatisation de la Poste. Certains trouvaient ça très bien. Je trouvais pour ma part que si la question était mal à propos, l'idée d'un référendum sur un sujet important, pour peu que la question soit bien posée, était séduisante.
Le référendum du Mai 2005 sur la constitution européenne a donné un résultat qui a déçu les plus intelligents qui nous gouvernent. Il a pourtant donné lieu à un magnifique débat démocratique et républicain.

L'outil "référendum d'initiative populaire" me parait pertinent sur ces deux points. S'il permet un vrai et beau débat de qualité, avec une question prise en main par le peuple. Et si l'avenir de notre Nation est mis en jeu. Nous aurions du faire un référendum pour ou contre le Traité de Lisbonne.
En point subsidiaire, il est évident qu'il faut aussi que le pouvoir et les élites acceptent l'idée que le Peuple puisse penser différemment des élites...

Revenons à la Suisse. Les suisses ont posé une question gênante, dont le résultat a gêné et choqué certains. Mais n'est ce pas le risque d'un référendum d'initiative populaire ?
La gauche s'est paré de ces beaux habits vertueux en posant les termes d'un référendum populaire sur la Poste. Mais n'y a t'il pas risque qu'une gauche poussée vers ses extrêmes, ou qu'une droite attirée par sa branche la plus radicale, ne pose aussi les termes d'un référendum d'initiative populaire avec une question dérangeante ?

J'ai toujours été attiré par le coté légitimité populaire du référendum. Même si le Général de Gaulle a payé le prix cher. Même si Jacques Chirac aurait du faire de même en Mai 2005. Je me demande si pour des questions de société, cet outil est vraiment adapté...
Je n'ai pas la réponse, je me pose juste cette question...

Mais je pense que plus qu'un référendum, écouter ce que pense le Peuple, qui n'est pas qu'un ramassis d'ignares crétins, c'est plus important que tous les sondages de l'Elysées ou Référendum à la mort moi le zouzou. Ecouter les gens, et ne pas rester prisonnier de ses certitudes...
Ca parait important...

A lire aussi le billet d'Hermes : La fin de la démocratie... Billet pertinent et bien à propos...

mercredi 5 août 2009

Quand la grippe A arrivera...

En tant qu’élu local, j’aurais connu les inondations et les incendies dans mon village. Vais-je connaître une pandémie sanitaire ?

Je ne parle pas souvent de mon mandat d’élu. Parce que pleins de choses. Entre autre car la politique municipale n’est pas un sujet dont j’ai envie de parler ici. Si je dois le faire, je le ferai ailleurs.
Ce n’est pas vraiment de la politique de la commune ou de mes petits copains élus que je vais parler. Mais de cette fameuse grippe A dont on nous rabat les oreilles, pour ceux qui ne peuvent pas se passer d’écouter l’actualité, même en vacances…

Le mardi, c’est réunion du groupe majoritaire. Essentiellement le maire, ses adjoints. Et pi moi qui vient, pas adjoint mais vice président d’une communauté de communes, c’est bien aussi même si on n’a pas une jolie et lourde écharpe bleue blanc rouge. Et donc hier notre secrétaire générale nous a exposé le plan anti grippe A que la commune présentera à la Préfecture. J’ai trouvé ça, comment dire… Science fictionnesque…Et pourtant...
J’ai été marqué par toutes les mesures exceptionnelles et d’urgence qui seront prises. Fermeture des écoles et des crèches (je suis concerné par ce deuxième point). Limitation des déplacements. Personnel minimum à la Mairie, suivant une liste des « services vitaux ». Parmi ses services vitaux, il y aura le ramassage des ordures ménagères. Cela me concerne car c’est aussi « intercommunal », mais dans le cas d’urgence, ça sera le Maire (donc le village) qui pilotera directement ce service.

Et puis bien sur les commandes de masques. Anticipées car cela risque d’être rude et peur que cela manque. Et au-delà de la mairie, l’obligation de maintenir une certaine activité économique. La déchetterie ne serait ouverte qu’un jour par semaine pour permettre l’activité économique. Une boulangerie devra rester ouverte, idem pour les pharmacies… Et un sentiment, vraiment, d’entrer dans une période de guerre.
Honnêtement, comme ça, quand on sait qu’en tant qu’élu local, on sera en première ligne, ça fait peur. Ca fait peur pour pleins de choses. Car cela parait énorme pour une simple grippe. A moins que ça soit un peu plus qu’une simple grippe, et alors dans ce cas…

Je passe le fait que l’interdiction des regroupements fera que oualou les matchs de foot. Mais en tant, entre autre, que « responsable du personnel » de la communauté de communes dont je suis vice président, et avec l’obligation que j’ai de protéger mon personnel, ben ça fout les chocottes.

Depuis le début, je me demande si les pouvoirs publics n’en font pas un peu de tonnes. Je revois Mattéï en polo vert au bord de sa piscine pendant que les vieux mourraient de chaud dans les maisons de retraite. Je pense à mon défunt lundi de Pentecôte, victime de la canicule. Et je me demande si le principe de précaution n’est pas un peu poussé à l’extrême. François Fillon ne niait pas cet état de fait : « si on n’avait rien fait, on serait critiqué d’inaction. Là on fait, on est critiqué de trop en faire. Donc bon, votre avis… », voilà en gros ce qu’il disait il y a peu. Sur le fond, il n’a pas tort. Mais quand même…

J’ai une théorie à ce sujet, ou plutôt un pronostic. Actuellement, la France ne regarde que peu la télé et les infos. Plages, repas dehors, balade en forêt, vive l’été. Mais à la rentrée…
Les télés ne vont parler que de ça. Et je crains que la psychose ne soit plus douloureuse que la grippe elle-même. Les pharmacies prises d’assaut. Un premier mal de gorge ? Ouh là là, vite les urgences. Le petit bout de chou qu’il est trop beau éternue ou a mal à la tête pour ne pas aller à l’école ? Vite, le toubib !
Et un emballement exponentiellement proportionnel à la propagation et au danger de la grippe A… Bref, un beau bordel en perspective, tranquillement préparée par nos élites en ce moment.

Je ne sais pas ce qu’il fallait faire, je ne sais pas ce qu’il faut faire. J’ai juste peur qu’on en fasse des tonnes en ce moment. Et qu’on le paye à la rentrée…
Enfin, on verra bien. On en reparlera quand je l’aurais, cette grippe… (soupir)