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lundi 15 mars 2010

La gifle électorale

La blogosphère est pleine de fines analyses. Chez Reversus, Fleche, ou chez JFK, on lit d'excellentes choses.
Ce dernier met en avant le fait important de cette élection. Malgré l’immense taux d’abstention qui devrait appeler la classe politique à moins de triomphalisme et plus de gravité chez la gauche, nous avons une défaite immense de la machine UMP :
« Aux élections régionales de 2004, celles qui avaient vu la gauche s’emparer de 20 régions sur 22, l’addition de toutes les droites, du FN à l’UDF, représentait encore plus de 50 %. Cette fois, les votes d’opposition à la droite dépassent les 58 %.
D’où il découle que Nicolas Sarkozy est l’homme qui a présidé au plus spectaculaire recul électoral de la droite et du centre droit qu’on ait connu depuis 60 ans »

C’est clair. Sans bavure. L’UMP a explosé. Je suis de ceux, à droite, qui ont toujours pensé que la droite était plurielle. Encore plus que la gauche à l’époque, plurielle elle aussi, et exsangue au soir du 21 Avril 2002. J’ai toujours pensé que la création de l'UMP était une erreur historique, rassembler tout et tout le monde sous une même bannière, sous un même homme, qu’il s’appelle Juppé, Chirac ou Sarkozy. Aussi est ce pour ça que jamais, je n'ai adhéré à l'UMP.
Cette UMP a pu permettre de ne pas perdre (plutôt que de gagner) en 2002. Cette UMP a pu permettre à Sarkozy de prendre l’Elysée en 2007. Mais à quel prix ?

Aujourd’hui, l’UMP est un parti seul. C’est aussi vrai que quand on met à sa tête des Bertrand ou des Lefebvre, c’est pas forcément évident de galvaniser les foules. Frédéric Lefebvre d’ailleurs, il faudrait que l’UMP arrête avec lui, avec cette caricature caricaturale explosant les frontières du ridicule…
« Le scrutin de dimanche marque une défaite de la gauche et du Parti Socialiste » qu’il explique. Soit il y croit vraiment, et sans parler de santé mentale admettons que l’UMP a mis comme porte parole un authentique incompétent qui n’a aucun sens politique. C’est possible. Soit il se fout vraiment de notre gueule une fois de plus, et peut être faudrait il là encore arrêter les frais…

Non, hier soir c’était une franche défaite de l’UMP. Pour tout vous dire, ça ne me rempli pas forcément de peine. Je n'ai pas repris deux fois du kiri hier soir en dessert, mais je n'étais pas triste. Le haut score de Frêche et du FN m'ennuie, mais la défaite d'une triste UMP me ferait presque plaisir (je ne le dis pas trop fort).

Pour autant, malgré les cris de joie de certains socialistes, c’est une défaite d’une classe politique qui revient, à mon sens, au même niveau de détestation et de méfiance dans l’opinion qu’en Avril 2002. Souvenons-nous de ce que cela a donné.
Le référendum européen de Mai 2005, et ensuite les présidentielles de 2007, ont redonné un souffle démocratique nouveau dans le pays, avec des gens qui débattaient, qui s’intéressaient, qui recommençaient à croire en la politique, et en le pouvoir des urnes. Aujourd’hui, les gens ne croient plus en rien, surtout plus en les politiques... Aubry et Hollande pavanent sur les plateaux de télévision ? Ils connaitront eux aussi le retour de balancier : 2002 était imperdable pour la gauche après la vague rose des municipales de 2001... Et non c'est pas marrant.

J’ai une analyse macroscopique et rapide très blasée et pessimisme. Mon copain Seb était moqueur hier sur Twitter : « En fait faut une grosse abstention, un dégout et un faible intérêt pour que la gauche gagne c'est bien ca ? ». Il n’a pas forcément tort. Mais l’abstention est lui-même la marque d’une défaite pour le pouvoir en place. Plus que d'une victoire pour l'opposition, même si j'admets volontiers la victoire du PS hier soir, première formation politique du pays.

Mais là encore, si les socialistes gardent leur présidence de région, c’est à quel prix ? 48% de participation, ça veut dire la moitié des gens qui s’en foutent. La légitimité en prend un coup. On peut dire « on s’en fout, on a gagné et pi c’est tout », mais peut on se satisfaire et se pâmer d’une victoire à la Pyrrhus ? La situation n’imposerait elle pas un peu de décence ?
J'écris ça aussi car je crois fortement en la légitimité populaire qui découle d'une élection. Plus la participation est forte, plus l'élu est légitime. Et pour moi, c'est important.

J’ose un parallèle douteux. La France s’est qualifiée en Coupe du Monde, Escalettes et Domenech se sont tombés de joie dans les bras, mais à quel prix ? Evidemment, le Parti Socialiste n’a pas volé sa victoire comme nos footballeurs, mais cette abstention n’exigerait elle pas gravité et prise de conscience, plutôt que joie et envolée lyrique ? Au soir du 21 Avril 2002, je ne me souviens pas avoir vu Juppé et Chirac hurler de bonheur de savoir la gauche éliminée du second tour...

Il reste un deuxième tour. Le bureau de vote risque de souvent ressembler à ça dimanche prochain…
Des gens déboucheront évidemment le champagne. A l’issue d’une campagne qui aura été médiocre. Des présidents de région sortant qui ont esquivé et refusé la campagne et le débat (Vauzelle en PACA par exemple), une droite qui se sera distinguée par une campagne de caniveau et de boules puantes...
Je crains qu’en 2012, tout le monde, toute la classe politique « institutionnelle », se reprenne un coup de pelle à neige dans les dents… Dire que le 21 Avril 2002, ils nous ont tous promis « plus jamais ça… ». Mais les promesses, on sait ce que c’est…

Mon sentiment à l'issu de ces élections se résume en un mot : Soupir...

vendredi 26 février 2010

Ne pas écrire sur Vincent Peillon...

Quand j'ai entendu la nouvelle sortie de Vincent Peillon, qui prend lui aussi sans honte des boules puantes pour faire de la politique, j'ai soupiré... Profondément. Envie d'écrire un article. Et puis se souvenir de ce que représente vraiment Vincent Peillon...

Mon opinion personnelle sur ce personnage quand même... Vincent Peillon, j'avais un à priori très favorable sur lui. Puis de parachutage en coups d'éclats, simplement pour exister, il est tombé bas, très bas, dans mon estime. Au niveau d'un Jack Lang... Non, plutôt d'un Frédéric Lefebvre, car sous ses aspects de gendre idéal, Vincent Peillon fait et conçoit la politique visiblement de la même façon...

Quand la droite, théoriquement mon camp, fait des choses qui me déplaisent, je le dis. De même quand la gauche se comporte de manière indigne et déshonore la politique. Vincent Peillon n'a rien à envier à l'UMP officielle d'Ile de France.
Il ne faudra pas pleurer si les gens s'abstiennent en masse aux élections européennes. Quoique les vainqueurs du jour n'en auront rien à faire... Et puis reviendra un 21 Avril, et tout le monde redira "plus jamais ça", jusqu'à la prochaine fois...

Soupir... (heureusement, c'est le weekend...)

samedi 16 janvier 2010

Des pertes à l'UMP... (ou le début de la fin des illusions)

La vidéo de Frédéric Lefebvre qui explique les pertes d'adhérents à l'UMP par "la vie, qui à la fin s'arrête" (et mourir, c'est toujours quelque chose de difficile dis le grande Maitre...), a fait le tour du web. Yann Barthès est remarquable, surtout quand il s'agit de montrer du doigt la bêtise (car c'est de ça qu'il s'agit, de la mauvaise foi voire du mensonge aussi) de nos grandes personnalités politiques...

J'ai aimé lire le billet d'Arnaud Clément à ce sujet. Arnaud est ancien adhérent du RPR, et aussi de l'UMP. Et il explique qu'en ce qui le concerne, il n'est pas décédé, plutôt en bonne santé. Mais il a refusé de renouveler son adhésion à une UMP à laquelle il ne croit plus. Il n'est pas le seul.
Autour de moi, j'ai des amis, certains au plus haute fonction d'un village, qui ont été adhérent à l'UMP. Certains ont cru à Nicolas Sarkozy, son discours combattant des présidentielles. Son programme et ses promesses. C'est leurs droits (certains ont même cru à Ségolène Royal, c'est dire...).

Ces personnes là, des amis, se sont sentis cocus. Total cocu. Pouvoir d'achat ? Revalorisation du travail ? Rupture avec des méthodes politiques anciennes ? Ils y ont cru. Et ils n'ont vu que de copinage, de la petitesse, de l'à peu près dans la gestion de l'Etat. Et ils ont vu surgir cette nouvelle classe dirigeante, pire que l'ancienne...
Donc l'UMP de Xavier Bertrand, Rachida Dati, Frédéric Lefebvre, celle qui "veut changer le monde", ils ne veulent surtout pas en faire parti. Et ils ne sont pas morts, loin s'en faut...

Ce qui m'ennuie n'est pas tant que l'UMP ait trahis ceux qui ont cru en elle, et continue à prendre les gens pour des andouilles. Ce qui me chagrine, c'est l'absence crédible d'alternative. On me parle de la gauche. Si c'est celle de Vincent Peillon, de Georges Frêche, de l'arrogance qui donne des leçons à tout va, ou de ceux qui prônent la tolérance sélective, merci bien. Je préfère aller à la pêche au deuxième tour des élections présidentielles...

"Plus personne ne croit en la politique", titrait Rubin dans un billet présentant ce sondage indiquant que 67% ne faisait plus confiance en la politique... Je prédis toujours que l'on a encore rien vu le 21 Avril 2002...
Et j'attends les commentaires de Vincent Peillon ou de Frédéric Lefebvre quand ce genre de séisme politique reviendra...

lundi 29 juin 2009

Hénin-Beaumont, entre résultat prévisible et fessée politique...

Ca sera sans doute le buzz de la journée, la première place du Front National à Hénin-Beaumont. Un buzz qui pourrait ne pas survivre au week-end prochain si la gauche parvient à réaliser un improbable sursaut. Ou un "Front Républicain", comme à la belle époque où la "République était en danger"...
Et pour ma part je ne vais pas être original, en parlant deux minutes du très bon score de Marine le Pen dans cette bourgade du Nord.

Je n’ai jamais eu une grande sympathie pour les partis extrêmes. Je mets toujours le FN, Lutte Ouvrière, LCR ou ses petits, MNR, dans un même sac. Pour autant, ces partis sont légitimes. Aussi parce qu’ils représentent un mal qui se réveille douloureusement lorsque les partis républicains se conduisent mal, ou déçoivent de part leurs actes ou leurs comportements. Ils sont un thermomètre, qu’il me parait illusoire et même quelque part dangereux de casser. Car ils montrent notre face obscure. Celle qui fait que l'abstention atteint des taux records, et que des 21 Avril surgissent des urnes.
Se comporter, quand on est au pouvoir et quelque soit le pouvoir, de manière irréprochable, c’est la meilleure manière de voir un faible Besancenot ou un faible Le Pen. Diriger en respectant ses convictions, ses engagements, ses concitoyens, et la République, c’est plus efficace que des manifestations "anti-celui-qu’on-ne-veut-pas".
Se comporter en républicain, tout simplement.

Je n’aurais aucune amertume si Marine Le Pen gagne son pari à Hénin Beaumont. Même pas de la tristesse, sinon peut être pour les habitants qui se seront retrouvés prisonnier d'un jeu politique de dupes.
Je reprends un billet du Chafouin, qui stigmatisait le coupable retournement de veste des élus du maire PS sortant, Gérard Dalongueville. Soutenu « à mort » par une liste et un appareil politique qui l’aura crucifié sans aucune forme de procès quand cela ne sentait pas bon. Comment ces gens là, qui ont soutenu la gestion visiblement calamiteuse d’un homme hier, peuvent aller voir les électeurs sans rire et sans honte pour le condamner et proclamer leur envie de faire tout à fait autre chose ?
C’est malheureusement ce genre de comportement qui fait le terreau du Front National ou de ses petits frères d’extrême gauche…

Alors nous aurons sans doute dans la semaine le « Front Républicain » qui va se mettre en place… Je souris sans trop sourire… Je le répète, le seul et vrai Front Républicain qui marche, c’est une attitude irréprochable hors période électorale. C’est bien de se draper dans le Saint drapeau de la République quand celle-ci est inquiétée par l'ombre des extrêmes, c’est mieux que ses actes et ses comportements fassent qu’on en a pas besoin…
Je suis triste pour les habitants d’Hénin-Beaumont, qui seront victimes au final… Mais surement pas pour une classe politique qui se déguise en agneau après s’être comportée en loup…

Je parle souvent du 21 Avril, dont les leçons n’ont décidément pas été retenues… A part soupirer, difficile de commencer la semaine par autre chose…


En PS, deux copains de ouèbe qui parlent du sujets. Marc Vasseur et Matthieu le prof.